Les feux d'artifice, pétards et autres festivités ne devraient pas tarder à débarquer dans votre quotidien. L'occasion de faire un point sur les peurs chez le chien !
On peut définir la peur par un sentiment d’angoisse éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger réel ou supposé, d’une menace. C’est une émotion qui fait partie de l’éthogramme et qui répond à un instinct de survie. Elle est
normale car elle permet à un individu de s’adapter à un stimulus inconnu. Il est ainsi considéré comme normal que certains chiens soient plus peureux et sensibles que d’autres. Dans la meute, certains seront plus sensibles que d'autres et ils auront le rôle de signaux d’alarme.
Les peurs peuvent être séparées en 3 catégories :
- Les peurs primaires : l’objet de la peur, le stimulus d’origine est identifiable et génère toujours la même émotion.
Exemple: Le chien a peur d’un coup de feu. - Les peurs secondaires : Ce sont des peurs qui ont été associées au stimulus d’origine.
Exemple : La peur initiale est le coup de feu. Le chien fait l'association du coup de feu à un bruit de sifflet. La peur des coups de feu entraîne la peur des coups de sifflet. - Les peurs généralisées : la peur de départ se généralise à l’environnement. Le chien n’a pas pu fuir sur une première mise en contact ; et tout finit par le mettre dans un sentiment d'insécurité
Exemple: Le chien a peur dès qu’il arrive au club canin.
Lorsque qu’un sentiment d’insécurité entraîne un comportement inadapté (panique, fuite, tremblements, agressivité...) on ne parle plus de peur mais d’un problème de peur. Ces réactions de peurs sont normales mais peuvent évoluer vers des pathologies, c'est-à-dire vers des comportements qui ne remplissent pas leur fonction « normale » biologique. Cela entraîne des comportements perturbateurs, des problèmes émotionnels et une inadaptation sociale importante. Les pathologies comportementales canines sont proches des pathologies psychiatriques humaines. On peut ainsi citer :
- La phobie : Réaction de peur par rapport à un ou plusieurs stimuli ne présentant pas de danger réel pour l’individu.
- L’anticipation : Processus d’apprentissage qui permet à l’animal de réagir en avance à l’apparition du stimulus. Cela nécessite la mémorisation du contexte.
- L’anxiété : Évolution de l’état phobique par anticipation.
- La sensibilisation : Processus qui entraîne une augmentation progressive des réactions vis à vis d’un stimulus donné, processus d’aggravation des symptômes.
Exemple: Le chien craint un coup de fusil, sa réaction s’amplifie au cours du temps à chaque nouveau tir.
Il est souvent difficile de cerner les causes de toutes les peurs d'un chien. Certains facteurs sont très brefs ou sont apparus très tôt dans la vie du chien. Les causes possibles des peurs chez le chien sont pour partie :
- La manque de stimuli dans ses premières semaines. Un chiot doit être confronté à des stimuli fréquents et non traumatisants. Il va ainsi
apprendre à gérer ces stimuli. Si le chiot est hypostimulé, il risque de ne pas savoir comment réagir, et donc de développer des peurs. - Le caractère de la mère. Une femelle peureuse peut transmettre son stress aux embryons puis sa peur aux petits.
- L’intensité du stimulus était trop forte lors d’une première mise en contact. Un stimulus trop bruyant ou trop violent la première fois peut entraîner une peur. Il est donc important de confronter le chien à stimulus d'abord faible et d'augmenter l'intensité progressivement.
- La fréquence de la situation provoque la peur : si le chien est peu confronté au stimulus (ex : passage chez le vétérinaire).
- La capacité de fuite devant la situation qui lui a fait peur. Si le chien ne se confronte pas à l'élément, il n'apprendra jamais à se gérer face à ce dernier mais amplifiera sa réaction au fur et à mesure des confrontations.
- L’âge auquel le chien a été exposé
Les signaux d’alerte sont assez visibles / perceptibles pour les maitres observateurs. Ils sont très variables et dépendent du chien et du contexte. Le chien peut tirer sur sa laisse de manière inhabituelle, être agité, trembler, haleter, se cacher, tenter de fuir ou au contraire s’immobiliser.
Les solutions
- Déterminer la source de la peur et sa nature (primaire ou secondaire)
- Démarrer une désensibilisation
La solution la plus efficace est souvent de déterminer la peur primaire et d'agir par habituation. Ce processus entraîne une disparition progressive des réactions vis à vis d’un stimulus et permet une diminution des émotions et des réactions. Exemple : un chien qui se balade régulièrement en ville finit par ne plus réagir.
Pour cela il faut que le chien ait une confiance absolue dans la personne qui le fait travailler et l'exposer progressivement à ce stimulus. Il est essentiel de continuer à stimuler le chien mais il ne faut jamais le forcer à l'affronter directement. Le chien a besoin d'une marge de manœuvre. L'idéal est donc de laisser le chien reculer et s'éloigner pour lui laisser le temps de gérer, ou de s’apaiser
émotionnellement. La porte de sortie doit exister sans pour autant être facile à atteindre.
Attention à ne pas trop lui en demander ! Comme pour nous, les chiens ont besoin de temps pour progresser au niveau de leurs peurs. Pensez aux araignées 😉
Doit-on rassurer un chien qui a peur?
- Oui pour les chiens qui ont besoin d’être rassurés pour progresser. Pour se faire, utilisez au maximum votre voix et votre regard pour l'apaiser.
- Non pour ceux à qui cela permet de ne pas affronter le stimulus
Sur les peurs secondaires et encore plus pour les peurs généralisées, il est nécessaire de consulter un vétérinaire car le chien a souvent besoin d’une aide médicamenteuse pour travailler efficacement.
Enfin, gardez en mémoire que:
- La première option d’un chien qui a peur est souvent la fuite
- C'est uniquement lorsqu'un chien équilibré n’a pas le choix qu’il passe à l’agressivité